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mardi 25 janvier 2011

Quand "Communauté" rime avec "Social"

Communauté social microworld


L’année dernière est apparu le site MicroWorld (http://www.microworld.org/). Un site qui a pour objectif de mettre en relation les internautes avec des entrepreneurs de pays en voie de développement d’Afrique et d’Amérique latine principalement. Actuellement, ce sont le Pérou, le Sénégal et le Cambodge qui sont mis en avant.



L’idée est de surfer sur la vague du microcrédit initié et popularisé par Muhammad Yunus, prix nobel de la paix en 2006, et sa banque nommée Grameen Bank. En permettant à des paysans, artisans d’entreprendre alors qu’ils sont écartés des systèmes bancaires traditionnels, le microcrédit a permis de créer de nombreux emplois, notamment pour les femmes. Même si des drames ont été médiatisés devant l’incapacité de certains à rembourser bien que les crédits soient peu importants.

Mais revenons-en au site MicroWorld. Il s’agit donc ici de mettre en place, et ce de façon transparente, des interactions entre prêteurs et entrepreneurs. Ici, on choisit le projet à financer. Et même si l’on ne veut prêter que 20€ alors que l’emprunteur en demande 200, on aura tout simplement contribuer à hauteur de 10% à son projet.

MicroWorld se définit comme étant un « Social Business ». Elle travaille avec l’IMF (International Monetary Fund) qui a l’expérience et la connaissance du terrain en matière de microcrédit. L’IMF sélectionne les micro-entrepreneurs, leurs projets et les suit tout le long du prêt. Elle leurs fait payer des taux d’intérêt assez lourds (pour plusieurs raisons, notamment le fait que les coûts fixes apparaissent plus important sur le montant d’un prêt à 100 qu’à 1000€). Et l’IMF verse 5% du montant du prêt à MicroWorld, en échange de la mise en ligne des projets, lui assurant ainsi son fonctionnement.

A noter tout de même que le prêteur ne perçoit pas d’intérêt sur son investissement, pas pour le moment en tous cas, selon MicroWorld.

Le modèle marketing de MicroWorld est intéressant. Premièrement, l’entreprise ne vend pas des produits mais des projets. Des projets qui à l’échelle locale doivent permettre de réduire la pauvreté à l’échelle mondiale. Pour la première fois, l’argent investi (investissement non pas financier mais plutôt moral) est concrètement visible. Deuxièmement, en surfant sur l’aspect social et communautaire, la générosité de chacun est mise en exergue aux yeux de la communauté. Beaucoup de gens se refusent à faire des dons, non pas par manque de générosité mais par manque de visibilité, de reconnaissance. Troisièmement interviennent des « stars » partenaires de MicroWorld afin de donner davantage de légitimité, et encore une fois de visibilité à l’initiative.  





Rédigé par Jean-Sébastien Lefévère

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